Le bureau, champ d’investigation pour les éditeurs du XXe siècle

Au début du XXe siècle, les théories de Frederick Taylor sur la rationalisation du travail sont à l’origine d’une véritable révolution des méthodes de travail. Si les chaines de montage de Ford en sont l’application la plus connue, on lui doit aussi grâce à la complicité de l’architecte Frank Lloyd Whright, l’ancêtre de notre openspace : segmentation et décloisonnement. De plus après la Seconde Guerre Mondiale, l’afflux des travailleurs vers le tertiaire est très important et l’ameublement des bureaux devient une véritable problématique pour les fabricants de meubles.

George Nelson - Bureau modèle "Action Office"

George Nelson – Bureau modèle « Action Office »

A la fin des années 1950, la firme Herman Miller crée un nouveau département de recherche associant designers, anthropologues et psychologues pour répondre à la demande de mobilier de bureau fonctionnel. George Nelson alors directeur du design, dessine la plus fameuse pièce du système de bureau Action Office (1964), ce système innovant est composé d’élément divers qui peuvent être modulés )en fonction de l’espace et des tâches. Cette création lui valut la récompense de l’Alcoa Industrial Design Award. Le système fut encore amélioré dans les années suivantes avec Action Office II, dont la galerie propose l’un des exemplaires. Ce bureau permet d’avoir dossiers et matériel à portée de main, en dissimulant habilement les rangements et en conservant sa ligne esthétique.

George Nelson - Bureau modèle "Action Office"George Nelson - Bureau modèle "Action Office"Charles Pollock - Fauteuil de bureau modèle "Executive Armchair"

 

 

 

 

 

A cette époque, l’éditeur Knoll International était associé au mobilier haut de gamme, et il perdait du terrain face à Herman Miller et sa déferlante Action Office, qui devenait la référence internationale du mobilier de bureau. Knoll éditait déjà des sièges de bureaux dont le très fameux Model 71 de Saarinen, créé en 1950 mais ses techniques de fabrication n’avait pas évolué, ce qui était une vrai limite à son développement. La société demanda alors à Charles Pollock de résoudre ces problèmes de conception : le Pollock Executive Chair était né. Sa coque en plastique et ses mousses à densité variable apportaient un véritable confort et maintien, de plus les accoudoirs en plastique moulé ne s’usaient pas comme des accoudoirs tapissés et nécessitait moins de tissus, une formule gagnante qui valut à ce siège de devenir le best-seller de Knoll !