Entretien avec Guillaume Guinet

Depuis l’ouverture, j’ai choisi de présenter plusieurs pièces de Guillaume Guinet, un jeune designer formé à Saint-Étienne. Il a accepté de répondre à quelques questions afin d’éclairer son travail.

– Quelle est votre formation ? Quand avez-vous décidé de vous orienter vers le design ?

Je souhaitais faire une formation artistique, j’ai présenté le concours des Beaux-Arts de Saint-Étienne et de Lyon, et j’ai eu celui de Saint-Étienne. J’y suis resté cinq ans pour obtenir un diplôme national supérieur d’expression plastique, l’équivalent d’un master 2 en design. Dès le début de ma formation, je savais que je voulais faire des œuvres fonctionnelles et pas seulement décoratives ! Contrairement à ce que est généralement admis, le design ne peut pas se résumer à la décoration. Il y a du design dans l’industrie, l’architecture, l’aménagement…

– La dernière Biennale de design mettait en avant ces divers secteurs où interviennent les designers…

Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de visiter la dernière édition. Mais de 1998 à 2008, j’ai participé à toutes les Biennales comme étudiant puis comme jeune créateur à travers des expositions off et des workshops. L’ancien directeur des Beaux-Arts, en créant cet évènement, avait la volonté de familiariser et rendre accessible le design aux stéphanois. Je me suis rendu compte qu’il y avait de la part des gens une grande envie de comprendre la démarche des créateurs.

Lampadaire Carbocylindre de Guillaume Guinet

Lampadaire Carbocylindre de Guillaume Guinet

– Les créations présentées à la galerie sont en fibres de verre et fibres de carbone. Pourquoi ces matériaux ?

J’aime les matériaux en général. Je suis issu d’une famille qui a longtemps prospéré grâce au textile, mon papa crée des textiles innovants pour les plus grandes maisons de luxe de lingerie et de maillot de bain. J’aime sublimer ces matériaux en montrant le tissage, l’effet de matière et la texture sont très important pour moi. Cela se voit sur les bases du lampadaire Carbocylindre et de la lampe Cobicylindre, je souhaitais que l’on voit la trame de la fibre de carbone.

– Malgré la résistance et la technicité des matériaux, vos œuvres semblent légères et fragiles…

Une œuvre, un objet doit créer l’effet de surprise, il faut pousser les matériaux jusqu’à leur propre limite.

– On n’est pas loin de l’ingénierie finalement ?

… je ne fais pas de calcul, c’est plutôt l’instinct et beaucoup d’expérimentation ! Je ne fais pas juste un dessin que je donne à produire, je fabrique et j’expérimente. Mes pièces sont uniques parce qu’elles sont créées de façon artisanale, et qu’il n’y aurait aucun intérêt pour moi à confectionner deux choses identiques ! Et puis découvrir un nouveau matériau nourrit mon processus créatif.

– Justement, vous vous dites inspiré par Calder, Mondrian mais aussi par Le Corbusier et Perriand. Qu’est ce qui vous inspire dans leurs œuvres ?

J’aime leur simplicité, leur rigueur mais aussi la géométrie… L’art et l’architecture sont aussi des sources d’inspiration, le quotidien également. Par exemple, le besoin de ne pas être gêné par le pied d’une table m’invite à réfléchir sur un nouveau piètement… Finalement tout est source d’inspiration !

– Si ce n’est pas trop indiscret quels sont vos prochains projets ?

Je travaille sur une série de petites tables basses à base de loupe de noyer, et une série de lampe à poser composé de laiton et de résine colorée moins polluante… J’ai pleins d’idées et de nombreuses envies, mais il faut savoir se concentrer sur quelques projets pour les mener à bien.

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