Charles et Ray Eames, la passion du design

Charles et Ray Eames dans leur studioEn septembre 1941, l’exposition Organic design in home furnishings au MOMA révélait au monde le design d’Eero Saarinen et de Charles Eames. Si l’exposition fut un succès populaire, sa préparation a aussi permis la rencontre de Charles Eames et Ray Kaiser qui formeront le duos de designers le plus connu du XXème siècle.

Charles était alors enseignant à l’Académie des Arts de Cranbrook où Ray étudiait la peinture abstraite. Mariés en 1941, leurs premières réalisations sont destinées à l’US Navy. A partir de la technique de modelage thermique du contreplaqué développé par Alvar Aalto, les Eames conçoivent des brancards et attelles pour les blessés. Les besoins de la société d’après-guerre en logement et en mobilier à bas-prix incitent les designers à utiliser de nouveaux matériaux, et les époux Eames reprennent alors le procédé de modelage du contreplaqué pour fabriquer meubles et sièges comme les chaises DCM. Cette technique de moulage à l’origine de leur renommée, nécessitait une compression dans les trois dimensions et garantissait à la fois confort et souplesse. Épouser les formes du corps humain restera l’un des objectifs des Eames tout au long de leur carrière.

Charles et Ray Eames - Suite de six chaises DCMCharles et Ray Eames - Suite de quatre chaises en fibre modèle "Lafonda"Charles et Ray Eames - Rockingchair en fibre de verre - Edition Zénith

 

 

 

 

 

C’est dans cet esprit, qu’ils proposent au concours international Low Cost Furniture Design organisé par le MOMA en 1948, des assises en fibre de verre, avec la postérité que l’on connait. A partir de 1949, ils collaborent avec la société Zenith Plastics pour développer ces coques en fibre. La première édition de leur célèbre rockingchair DAR, encore expérimentale, était bordée d’une cordelette de chanvre. Ce détail disparaitra dans les éditions suivantes grâce à une meilleure maîtrise technique du matériau.

Au cours de leur presque quarante années de collaboration, Charles et Ray n’ont cessé de défendre le « good design » : utile, accessible et confortable. « We don’t make art, we solve problems. » affirmait Charles.