A l’évocation de Saint-Etienne, on pense immédiatement à la cité industrieuse qu’elle a été. On oublie souvent que de son Ecole des Beaux-Arts, aujourd’hui Ecole supérieure d’Art et de Design, fondée en 1803, est sortie une multitude d’artistes. En devenant « ville UNESCO de design » en 2010, Saint-Etienne a rappelé au monde qu’elle était une ville d’art autant que d’industrie.
Maxime Grail, fondateur de MG Galerie, espace dédié aux mobilier et objets du XXe siècle, vous invite à découvrir ou redécouvrir le talent de deux peintres stéphanois, François Minjard et Pierre Pécoud, aux parcours diamétralement opposés, mais réunis par la même volonté de « saisir fugitivement le beau ».
Pierre Pécoud, sorti des Beaux-Arts de Saint-Etienne en 1967, est l’auteur d’une œuvre forte où la matière est figure. Il n’a eu de cesse de coller, dépecer, rapiécer, assembler des objets disparates au point tel que son ami, le philosophe Jean-Pierre Mourey, a parlé de « retable des choses » à propos de son œuvre. De chasubles, découvertes sur une brocante, il a fait la matière première de ses dernières oeuvres. Dans cette procession de vêtements religieux qui a occupée ses dernières années de travail, c’est une humanité blessée, déchirée mais parfois belle et lumineuse qu’il a matérialisée.
François Minjard, quant-à lui a eu un parcours tout autre. Véritable autodidacte, amateur de musique et de dessin, c’est une exposition au Musée d’art et d’industrie consacrée aux avant-gardes du XXe siècle qui décidera de son sort. Il fait alors se rencontrer ses deux amours, la peinture et la musique : il laisse vagabonder ses pinceaux au son de Bach, Beethoven ou Count Basie, un peu à la manière des surréalistes, et créant des œuvres harmonieuses, joyeuses et colorées.
Chacun à sa façon a su saisir ces éclats fugaces qui illuminent l’ordinaire, et matérialiser la beauté dissimulée dans nos quotidiens.

Une sélection de leurs œuvres sera présentée du 7 au 28 novembre à la MG Galerie.

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